En gros, la Terre, c'est un peu comme un ogre ou un oignon : il y a beaucoup de couches ! C'est pourquoi, sous la terre parisienne, on trouve plusieurs couches de roches telles que le calcaire ou le gypse.

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   On commence par l'histoire des matériaux et des techniques, Famy ?

      tout à fait, Jred ! les minerais souterrains...

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Il y a 45 millions d'années, la région comprise entre Londres, Paris et la Belgique était couverte d'une mer. Celle-ci a développé plusieurs couches de sédiments, qui sont les restes des organismes vivant dans l'eau : organismes microscopiques, petits mollusques ou algues. Lorsque ces sédiments se combinent avec le sable du fond de la mer, ils forment du calcaire. C'est pour cela que si tu creuses, tu peux trouver des coquillages dans la terre à Paris. Même pas besoin d'aller à la mer !

Il y a 40 millions d'années, une autre couche minérale s'est formée : le gypse. A cette époque, la mer qui couvrait la région se retirait puis revenait dans un système de marées accentuées. Quand la mer se retirait, elle laissait des poches d'eau derrière elle et ces mares s'évaporaient peu à peu, laissant un dépôt de petits sédiments qui se mélangeaient à du sel et à d'autres minéraux comme le sable. La répétition de ce phénomène a créé du gypse.

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      on exploite les carrières de plusieurs façons

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Ces minerais souterrains sont ensuite exploités pour leurs pierres par exemple, afin de construire des bâtiments. Pour cela, on creuse et l'on va chercher les roches dans des carrières. Il existe plusieurs techniques pour creuser un accès et exploiter ces carrières:

- une extraction d'une carrière à ciel ouvert : elle est apparue à l'époque romaine, la méthode consistant à creuser progressivement pour faire un trou géant ; le problème, c'est que cela détruit les terres habitables et cultivables aux alentours

- une extraction par piliers tournés : elle est apparue dès le XIIe siècle, la méthode consistant à créer des piliers dans la carrière afin de soutenir la terre au-dessus de nos têtes ; elle permet de garder les terres cultivables et habitables à la surface 

- une extraction par rampe inclinée : elle est apparue au XVIIIe siècle, la méthode étant similaire à la précédente, à la différence qu'il y a une tranchée inclinée sur la surface pour évacuer les pierres de la carrière

- une évacuation par les puits d'extraction : elle est apparue au XIVe siècle, la méthode permettant de creuser plus profondément, grâce à un appareil de levage composé d'un cylindre horizontal sur lequel s'enroule une corde ; les pierres sont ensuite remontées à la surface

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   Il était une fois, une carrière... à toi Famy !

      de l'époque romaine au Moyen-Âge

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Les minerais sortis du sous-sol de Paris à ces époques étaient utilisés pour faire des pierres afin de bâtir des édifices encore visibles aujourd’hui, comme la cathédrale Notre-Dame. Ce gigantesque bâtiment a demandé énormément de pierres. Ainsi, il est plus facile de construire avec les pierres locales plutôt que d’en faire venir d’ailleurs, dans ces quantités.

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      de l'époque moderne à contemporaine

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Au XVIIIe siècle, l’histoire des carrières est marquée par de nombreux effondrements dans la ville. De fait, les carrières avaient été creusées sans soucis de la solidité de la terre au-dessus. Ainsi, l’Inspection des Carrières (IDC) fut créée en 1777 afin de réguler et de consolider l’exploitation souterraine de la capitale. C’est un peu après que les catacombes ont été mises en place. Ces cimetières souterrains forment des galeries de plusieurs kilomètres de long. A Paris, elles ont été aménagées dans une ancienne carrière de calcaire. En effet, quand le cimetière des Innocents fut trop plein, des ossements humains ont été récupérés et entassés dans ces catacombes. Aujourd’hui, tu peux les visiter si tu es courageux ! Ensuite, les carrières abandonnées ont connu un réemploi comme cave de stockage de bouteilles d’alcool ou comme champignonnière. Depuis les deux guerres mondiales de la première moitié du XXe siècle, il y a eu des débats autour de l’utilisation des carrières comme abris souterrains pour la population parisienne.

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      des années 1960 à nos jours

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Les carrières parisiennes ne sont quasiment plus exploitées mais elles restent visitées quotidiennement par des cataphiles. Ces personnes aiment se retrouver dans ces lieux sombres et tranquilles pour faire la fête par exemple. Mais c’est à leurs risques et périls, puisque, l’accès à ces carrières fermées est normalement interdit. C’est pourquoi, une Equipe de Recherche et d’Inspection des Carrières de la police judiciaire a été créée en 1981. Pour empêcher les cataphiles de passer, cette équipe n’hésite à faire des murs dans les carrières afin de boucher certains passages.

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