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Evacuer l'eau de Paris

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   Les égouts

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Les égouts construits à Paris servent notamment à évacuer les eaux pluviales, les eaux usées, qu'elles soient domestiques ou de l'industrie.  Sur le site de Paris, les premiers égouts et les premières techniques d’apport d’eau allaient de paire ; elles dataient de l'époque gallo-romaine à Lutèce, où des thermes étaient installés. Avant d'en arriver aux égouts contemporains et au grand projet réalisé par Eugène Belgrand, les modèles d'égouts sont passés d’une version à ciel ouvert (apparue à l’époque gallo-romaine), aux égouts à fossés (apparus au Moyen Âge), aux égouts voûtés en maçonnerie (apparus au Moyen Âge), aux fosses d'aisances, avec occasionnellement l'évacuation directement vers des rivières. Ces modèles pouvaient se compléter selon l'utilisation de l'époque.

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Le grand projet des égouts contemporains réalisé par Eugène Belgrand résulte de la volonté d’alimenter correctement Paris en eau. La croissance du nombre d’habitants et la généralisation de l'alimentation en eau potable augmentant les volumes d'eaux importés jusqu’à la la seconde moitié du XIXe siècle, cela a nécessité un niveau beaucoup plus important de l'élimination des eaux souillées vers l'extérieur de la ville : les eaux domestiques, les eaux industrielles, les eaux de ruissellement, y compris des déchets, ont beaucoup pesé sur le système existant des égouts. Le baron Haussmann a confié à Eugène Belgrand la responsabilité de la rénovation des égouts de Paris ; celui-ci révolutionna le système tout-à-l'égout sous forme de collecteurs installés sous les artères nouvellement percées, créant un réseau sous toutes les rues.


À la fin de XIXe siècle, les fosses d'aisances et l'industrie de la poudrette ont été supprimés selon le principe de “tout-à-l'égout” qui est incarné dans la loi de 1894. Ainsi les eaux usées contenaient beaucoup plus de matières fécales humaines. Le besoin d'épurer les eaux usées est ainsi devenu de plus en plus évident, d'où en ont résulté des tranches de station d'épuration. Dans les années 1960, une seconde révolution du réseau d'égout parisien se caractérise par un réseau collectant séparément les eaux usées et les eaux pluviales en vue de mieux faire fonctionner des stations d'épuration qui désormais épurent seulement des eaux usées collectées.

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   L'assainissement de Paris et les inondations 

 

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Les travaux d'urbanisation de Paris ont fortement contribué à modifier aussi bien les zones terrestres que fluviales et souterraines. Au Nord de Paris, sur la rive droite, s'étendait dans l'Antiquité une zone de marécages ceinte par des collines, ce qui a poussé majoritairement à l'urbanisation des îles centrales et de la rive gauche jusqu'à la fin du Moyen Âge. Dès avant le XVIIe siècle on entreprend d'assainir les zones marécageuses pour des questions de salubrité publique et pour permettre la construction de nouveaux bâtiments ; c'est le cas de l'actuel VIIIe arrondissement de Paris au niveau des Champs-Élysées, qui est aménagé par Le Nôtre à partir de 1670 ; mais c'est surtout le cas du quartier du Marais qui a gardé son nom toponymique et qui désignait originellement une grande zone inondable de la rive droite située entre le fleuve et un bras mort de rivière localisé au niveau des grands boulevards actuels. Ce quartier servait originellement de pâturage (IXe siècle) puis de zone de culture (XIIe siècle).

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L'évacuation des eaux pour l'assainissement des sols ne concerne cependant pas seulement les zones marécageuses. Lors du la construction de la tour Eiffel, un nouveau procédé technique a été mis en œuvre sur le chantier pour permettre de creuser et de placer sous la Seine le fondement de deux des quatre piliers de soutènement de la structure en métal : le procédé Triger, du nom de l'ingénieur et géologue français qui l'a mis au point, permettait aux ouvriers de travailler dans un caisson métallique étanche avec injection d'air comprimé pour maintenir les infiltrations d'eau au fond du puits de creusement.

 

Enfin, les nombreuses crues de la Seine sont une autre manière de comprendre l'évacuation des eaux parisiennes. La crue exceptionnelle centennale de 1910 a marqué les esprits avec une hauteur d'eau maximale de 8,62 mètres mais de multiples témoignages historiques nous montrent que les crues de la Seine sont un phénomène récurrent depuis de nombreux siècles. Il y eu ainsi plusieurs crues importantes de la Seine tout au long du IXe siècle. En mars 1196, certains ponts de Paris se brisent, face à une inondation de grande ampleur. En 1296, l'inondation est telle que le Petit Châtelet s'effondre. Le 27 février 1658, une crue violente de 8,96 mètres détruit deux arches du pont Marie avec les maisons qu'elles portaient, donnant lieu un siècle plus tard à une loi qui interdit toute construction d'habitations sur les ponts. Depuis le milieu du XXe siècle, l'aménagement du fleuve en amont de Paris permet de préserver la ville des crues trop importantes et des plans de prévention sont mis en place pour évacuer les zones inondables en prévision des crues centennales ; ce fut le cas par exemple le cas de l'exercice européen "EU Sequana 2016"

Egouts de Paris (photo Traumrune)

Egouts de Paris (photo : Traumrune)

Assainissement de Paris (photo : Julian Walker flic.kr/p/8kKXgS)

Assainissement de Paris (photo : Julian Walker flic.kr/p/8kKXgS)

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