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La circulation de l'eau dans Paris

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   Les réservoirs

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Développer et moderniser le réseau hydraulique parisien implique également, sensiblement au XIXe siècle, une prérogative de stockage. Cette eau potable ou non, captée et conduite par les aqueducs et les canaux auprès des diverses sources du bassin parisien (la Seine, la Marne, et les nappes phréatiques) se voit donc réservée avant distribution dans des ouvrages d’ampleur réalisés sous l’ère haussmannienne et d’Eugène Belgrand.

 

On dénombre ainsi cinq réservoirs principaux d’eau potable implantés prioritairement sur des espaces surélevés situés intra muros ou en périphérie en vertu du principe technique des « vases communicants » qui favorise la distribution de l’eau. De plus, d’autres conditions d’obscurité, d’étanchéité, de fraîcheur, et d’humidité déterminent ces constructions souterraines, afin de garantir une eau de qualité aux usagers parisiens dont le nombre croissant entraîne un affaiblissement des sources locales.

 

Le réservoir de Montsouris est le plus remarquable de tous. En effet, il fut longtemps la plus grande réserve d'eau potable de la ville et même du monde. Bâtit entre 1868 et 1873 par Eugène Belgrand, ce réservoir souterrain dit « de la Vanne », « de Montrouge », ou encore « Cathédrale de l’eau » en raison de la provenance des eaux stockées – à savoir via les aqueducs de la Vanne et du Loing et de son architecture peut approvisionner en eau toute la partie sud de la ville, à près de 20% du réseau !

 

À cette suite d’ouvrages hydrauliques d’envergure, s’ajoutent les réservoirs de Ménilmontant et des Lilas, les réservoirs et cuves de Belleville et de Montmartre dont les eaux proviennent de l'usine de Joinville ; le réservoir de l’Hay-les-Roses dont les eaux proviennent de nos jours de l’usine d’Orly ; et le réservoir de Saint-Cloud dont les eaux sont acheminées par l’aqueduc de l’Avre.

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   Distribuer l'eau

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  • Les puits artésiens 

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Les puits artésiens doivent leur nom à la région de l’Artois où furent exécutés pour la première fois au XIXe siècle des sondages. C’est en effet l’administration du préfet Rambuteau de 1833 à 1848 qui encourage les forages des puits artésiens après avoir évalué le prix de revient du mètre cube d’eau de ces derniers. Ce sont des puits anciens plongeant parfois jusqu’à 700 mètres de profondeur dans les nappes phréatiques. En vertu de la loi des vases communicants, le forage d’un puits fait jaillir l’eau sous pression, à une température moyenne de 28° C. Cependant dans le Second Empire, le baron Haussmann commence à se désintéresser des puits artésiens qu’il juge peu efficaces.

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  • Les fontaines 

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Aujourd’hui les fontaines de Paris sont moins utilisées que par le passé, mais elles n’en restent pas moins un patrimoine riche et original et allient ingénierie, architecture, urbanisme, sculpture et métallurgie. Elles font partie intégrante du paysage urbain, qu’elles aient pour but de décorer ou de proposer une source d’eau potable à tous. Déjà sous l’Antiquité, les habitants de Lutèce voyant la cité bordée par la Seine s’agrandir, commencent à élaborer de nouvelles techniques hydrauliques pour faire venir l’eau à eux. Les premiers aqueducs et pompes à eau augmentent le volume d’eau disponible faisant des fontaines de véritables lieux de vie pour toute la ville. Cependant jusqu’au XVIIIe siècle, le nombre de fontaine est insuffisant par rapport à la population parisienne qui grandit sans cesse. En 1499 on estime qu’il y avait 17 fontaines publiques. La création de deux pompes à eau en 1608 et en 1673 en augmentent le débit et permettent à plus de personnes d’avoir accès à de l’eau potable. Celles-ci n’étaient cependant pas parfaites et connaissaient des dysfonctionnements réguliers si bien qu’elles furent détruites au XIXe siècle. Ce sont le baron Haussmann et le préfet Rambuteau qui transformèrent profondément le visage de Paris mais aussi son fonctionnement internet et souterrain. L’arrivée de l’eau courante au XIXe siècle remplace petit à petit le rôle des fontaines qui font néanmoins partie du paysage parisien et qui gardent leurs fonctions.

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Plusieurs types de fontaines sont à distinguer : les bornes-fontaine (bornes incendies), les fontaines monumentales, les fontaines de puisage, fontaines marchandes (places de marché). Les plus connues à Paris sont sans doute les fontaines vertes Wallace, créées par Sir Robert Wallace, qui souhaitait faciliter l’accès à l’eau pour les Parisiens pendant la guerre franco-prussienne de 1870.

 

Selon le quartier l’eau provient d’eaux souterraines et d’eaux de rivières. La source la plus éloignée se situe à 156 km, aux alentours de Sens, en Bourgogne, mais il s’en trouve aussi en Normandie. Les eaux de rivières proviennent de la Marne et de la Seine. Il faut imaginer que les fontaines à boire de Paris sont alimentées par le même réseau que celui de l’eau qui sort du robinet de chaque habitation de la ville. Cette eau est de bonne qualité, riche en minéraux et est très surveillée par les pouvoirs publics. Si les fontaines, ouvertes entre le 15 mars et le 15 novembre de chaque année, laissent couler l’eau en permanence c’est pour éviter la stagnation et le développement des bactéries dans les conduits.

Réservoir Montsouris (photo Eolewind)
Puit artésien de Grenelle (source : Les merveilles de l'industrie ou, Description des principales industries modernes / par Louis Figuier. - Paris : Furne, Jouvet, [1873-1877]. - Tome III)
Fontaine (photo : Clémentine Brosseau)

Puit artésien de Grenelle (source : Les merveilles de l'industrie ou, Description des principales industries modernes / par Louis Figuier. - Paris : Furne, Jouvet, [1873-1877]. - Tome III)

Réservoir Montsouris (photo : Eolewind)

Fontaine (photo : Clémentine Brosseau)

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