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   Activités industrielles souterraines 

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En raison de leurs espaces spécifiques et des conditions de température, les carrières ont été utilisées pour la production industrielle.

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  • Les moines chartreux: conversion des carrières en distillerie

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Le jardin du Luxembourg était la place où les chartreux ont fondé leur monastère. Dès le XVII siècle, ils ont utilisé les anciennes carrières situées sous leur couvent pour stocker les célèbres liqueurs qu'ils élaboraient d’après des recettes secrètes. En effet, l'article 552 du Code Civil prévoit que l'utilisation du sous-sol soit la propriété du propriétaire du dessus. L'une des plus célèbres liqueurs est la Chartreuse et se produit jusqu’à nos jours.

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  • Les caves de brasserie: Gallia et Dumesnil

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Les carrières possèdent la température idéale pour la fabrication de bières. (15 °C été comme hiver). Aux XVIIIe et XIXe siècles il y avait trentaine de brasseries souterraines, principalement dans les XIIIème et XIVème arrondissements. La brasserie Dumesnil de la rue Dareau utilisait les vides de carrières situés au-dessous sur deux niveaux dont le premier servait à fermentation (profondeur de -13m) et le second à la conservation (profondeur de -19m). Pour l'eau, on se servait de puits creusés dans la nappe phréatique.

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  • La culture des champignons

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Au XIXème siècle, les entrepreneurs parisiens reconnaissent les propriétés naturelles des carrières (humidité élevée, températures fraîches) pour la culture des champignons. On comptait plus de 250 producteurs en région parisienne. L'aménagement des carrières pour les "caves" de champignons étant relativement simple. Au début ils construisent des murs en pierres sèches et puis des cloisons de plaques de plâtre dans les carrières de banlieue. Avec l'ère du plastique, les cloisons ont été réduites à de simples films plastiques.

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  • Les catacombes: l'industrie du tourisme

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Une partie de l’ancienne carrière dans le 14e arrondissement de Paris était transformé à la fin du XVIIIe siècle en l’ossuaire municipal. Pour des raisons de salubrité publique l’ossuaire a logé les restes d'environ 6 millions d’individus des divers cimetières parisiens. Aujourd’hui les catacombes de Paris constituent un musée de la ville de Paris, dépendant du musée Carnavalet, et sont visitées par environ 300 000 à 500 000 touristes par an.

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   Un lieu de contestation politique

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En 1930, lors de la montée en puissance de l'Allemagne nazie, l’anxiété est croissante. Des entreprises privées entamèrent des travaux afin de transformer les espaces en abris de défense passive. Construits à partir des vides de carrière et destinés aux administratifs ou aux civils. On peut citer à titre d’exemple le poste de commandement no 2, qui avait été initialement prévu sous le square Froidevaux et qui a finalement été construit sous l'ancien Laboratoire d'Essai des Matériaux. Ce lieu à les caractéristiques idéales pour un tel aménagement : « profondeur de 19 mètres, hauteur sous le ciel de 2,40 mètres, surface aménageable de 600 m² susceptible d'accueillir mille deux cents personnes ».

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   Les manifestations culturelles

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  • La vie estudiantine sous terre

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Les étudiants des écoles et des facultés de St-Michel au Luxembourg se fréquentent et on discute de tout. On a aussi des accès en carrières directement dans les bâtiments, Montaigne, Fac de pharmacie, Ecole des mines, Etc.

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Les étudiants en médecine vont en effet s’intéresser aux crânes qui se trouvent dans les ossuaires, intérêt partagé par les étudiants en pharmacie. Les étudiants des mines quant à eux disposent de tous les ouvrages écrits sur le sous-sol de Paris. Les plans sont ainsi copiés à la main et circulent auprès des amis dûment initiés. Sous le Val-De-Grâce, les étudiants trouvent un espace de fête idéal : on peut s'y regrouper discrètement, l'acoustique est hermétique à la surface et semble suffisamment isolée pour y éviter la visite surprise des inspecteurs des carrières, surtout la nuit. La Salle Z est née. On y organise les premières grandes Fêtes-Guitares.

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  • Skinhead, rocker et baba-cool

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En surface, et comme souvent, les jeunes s'identifient à des groupes : on est rocker, baba-cool, ska, punk, mods, skinhead ou disco. Bob Marley quant à lui répand le reggae et Led Zeppelin et AC/DC le hard rock. Sous le sol de Paris, le Rock'n Roll par exemple a augmenté de quelques décibels. On porte des blousons couleur vinyle. Aussi, les skins rôdaient dans un rayon de 100m du cimetière Montparnasse : plus loin ils sont perdus, ils n'ont pas de plan et ne savent même pas qu'ils sont dans d'anciennes carrières. Aujourd'hui, on ne trouve que très rarement des Skinheads, ou alors en petit nombre et dans des zones reculées du réseau. Cependant, ils ont largement contribué à la réputation sulfureuse des catacombes dans les années 80 et 90, aussi mythique eut-elle été.

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  • Les sculptures d'explorateurs

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En déambulant dans les galeries souterraines, on remarque des traces laissées par quelques artistes, ces manifestations contribuent largement à la merveille des lieux. Sculpture, peinture, architecture, un élan d’amour saisit parfois certains visiteurs, qui laissent une œuvre en offrande. Certaines sont à couper le souffle, lorsqu’on prend en compte les conditions de réalisation. C’est vrai que le lieu exerce une puissante fascination, il est unique au monde.

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  • Les corps blancs de Jérôme Mesnager

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Au détour d'une galerie, il arrive parfois dans le grand réseau souterrain, de croiser de mystérieuses silhouettes blanches peintes sur la paroi. Ces "ombres" blanches sont l'œuvre de l'artiste Jérôme Mesnager. Ces corps blancs sont apparus sur les murs parisiens il y a près de 35 ans et on les croise maintenant aussi bien à New York que sur la grande muraille de Chine.

 

Voici comment se définit l'artiste : "Je ne suis pas un artiste à la mode ni un graffiteur, je fais un travail sur la ville. Je crois à un mouvement "Art dans la rue" nécessaire, car le monde a besoin de beautés nouvelles et hors du circuit commercial." 

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   Les carrières d'aujourd'hui et de demain

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Les vides du sous-sol constituent une source de danger potentiel pour les personnes et pour les biens. Pour renforcer les structures souterraines, les techniques qu’utilisent l’inspection des carrières sont la suppression des vides et la création de murs en parpaings, toutes les actions qui rendent les espaces du réseau isolés et morcelés. C’est un béton mis en œuvre par refoulement dans une conduite et projeté sur les parois par un jet d’air comprimé. Il s’agit de l'injection du béton qui était payé avec l’argent du contribuable en 1986, mais prétendument n’était jamais injecté dans les galeries de carrières parisiennes. La fonction des puits était de connecter la carrière et la surface, mais aussi pour les aérer et réduire l'humidité qui peut provoquer l'effondrement. Par ailleurs, chaque année l'inspection paye d'énormes sommes d'argent pour l'installation et la maintenance de la ventilation artificielle dans les catacombes.

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Activités, manifestations et héritage

Ancienne champignonnière souterraine, culture en meules du champignon de Paris (photo : Edouard Bergé)

Ancienne champignonnière souterraine, culture en meules du champignon de Paris (photo : Edouard Bergé)

La Salle Z des catacombes sous le Val-de-Grâce (photo : C.-04 ; flic.kr/p/7B6cMW)

La Salle Z des catacombes sous le Val-de-Grâce (photo : C.-04 ; flic.kr/p/7B6cMW)

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