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Amener l'eau

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   Les aqueducs 

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Les aqueducs sont présents en région parisienne depuis l'époque gallo-romaine pour alimenter Paris en eau. Au XVIIe siècle, la construction de l'aqueduc Médicis permet l'acheminement vers Paris des eaux en provenance du plateau argileux de Rungis ; cependant le système d'approvisionnement en eau se révèle insuffisant pour une ville très peuplée et en plein essor démographique.

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Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'ingénieur Eugène Belgrand, sous les ordres du baron Haussmann, mène des travaux de grande ampleur pour moderniser les réseaux d'eau de Paris et alimenter la ville à partir de sources souterraines exemptes de pollution, situées à plus de 150 km de la capitale. Il conçoit alors un réseau de quatre aqueducs qui fonctionnent encore aujourd'hui : la Dhuis, qui alimente actuellement le parc Disneyland Paris, la Vanne qui achemine les eaux des sources de la région de Sens dans l’Yonne jusqu’au réservoir de l’Hay-les-Roses, l'Avre qui conduit ses eaux depuis le territoire du Drouais jusqu’à un réservoir à Saint Cloud, et le Loing qui alimente les réservoirs de Ménilmontant et des Lilas, et qui sera plus tard complété par l'aqueduc secondaire de la Voulzie. L'aqueduc de la Vanne en particulier est un véritable chef-d'œuvre qui met en place différentes ingénieries pour l’acheminement de l’eau à l’intérieur des conduites, les méthodes de construction des ouvrages pour s’affranchir du relief, le traitement de l’eau et son stockage final.

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   Les canaux

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Les canaux de Paris sont au nombre de trois : le canal de l’Ourcq, le canal de Saint-Denis et le canal Saint-Martin. Le consul Napoléon Bonaparte ordonna leur construction en 1802 pour approvisionner Paris en eau et faciliter le transport en marchandise et en personne par bateau. Ainsi, au départ, ces canaux s’écoulent tous à ciel ouvert. Cela change dans la seconde moitié du XIXe siècle lorsque le baron Haussmann en 1860, chargé de la restructuration architecturale de Paris, décide de recouvrir une partie du canal Saint-Martin, lui conférant ainsi une partie souterraine de deux kilomètres, pour y faire construire le boulevard Richard Lenoir et la place de la Bastille dessus. Sur ces travaux, une hypothèse a été formulée par les historiens : durant les révolutions de 1830 et de 1848, les émeutiers se cachaient sur les versants des quais du canal, trouvant ainsi un abri pour les protéger lors des assauts. De plus, ce recouvrement, permettant la construction d’une voie large, laisse libre cours au déplacement de la cavalerie et d’une armée pouvant effectuer des opérations plus simples contre d’éventuels émeutiers.

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Le recouvrement se fait par six voûtes de pierres qui sont construites sur le canal et qui sont percées par des oculi qui permettent la ventilation et l’éclairage du canal. Cet endroit ne peut être visité qu’en bateau, et permet de voir des jeux de la lumière du jour reflétée sur l’eau et sur les murs, conférant à ses voûtes une ambiance très particulière. Aujourd’hui, le canal Saint-Martin a un attrait très touristique car il est associé très fortement à la culture parisienne. Cet amour en France n’est pas nouveau puisque le canal se retrouve dans plusieurs œuvres littéraires ou même musicales. Mais à l’international, il a été d’autant plus connu grâce au film Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet et aux nombreux restaurants et bars qui longent les quais. Les écluses et la nature autour en fait un lieu très prisés pour les ballades à pied ou en bateaux, donnant un côté légèrement rustique à ce lieu au milieu de la capitale.

Aqueduc de Médicis (photo : Poulpy)
Vue souterraine du Canal Saint-Martin (Gravure L. Dumont 1862)

Aqueduc de Médicis (photo : Poulpy)

Vue souterraine du Canal Saint-Martin (gravure : L. Dumont 1862)

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